Dans notre culture, la colère est une émotion dont on se méfie. Dès notre plus jeune âge, la relation que nous entretenons avec elle est souvent compliquée.
Il arrive parfois que l’on nous montre qu’elle n’est pas souhaitée. En effet, n’a t’on pas deja entendu lorsque nous exprimions notre colère « Tu es méchant ! Tu es vilain ! » ?
Il arrive aussi que nous n’écoutions pas la colère car bien souvent, répondre à son besoin vient en opposition à notre crainte de nous confronter. Lorsqu’elle survient, nous nous taisons car nous ne voulons pas de représailles, être rejeté, ou ne plus nous sentir aimé.
La colère fait partie du groupe des émotions dites primaires comme la joie, la tristesse et la peur(voir article sur les émotions). Elle se déclenche comme toutes les autres, c’est à dire en réaction à une situation. Comme toute émotion, elle génère chez nous des effets physiologiques en provoquant un mouvement à l’intérieur de nous, et une sensation physique.
A quoi sert la colère ?
Cette énergie toute rouge qu’est la colère n’est cependant pas notre ennemie. Elle rassemble au contraire au creux de notre ventre une force qui, loin d’être destructrice, peut nous aider à mettre en œuvre le moteur du dépassement et à oser.
Au depart, la colère est donc une bonne chose. Elle nous avertit d’un envahissement qui a lieu dans l’instant présent. Elle génère en nous une énergie qui normalement devrait nous permettre d’exprimer notre insatisfaction. Elle nous indique le moment durant lequel nous avons besoin de clarifier une situation dans nos relations en la faisant évoluer vers quelque chose de satisfaisant.
Qu'est ce qui déclenche la colère ?
La colère s’éveille le plus souvent lorsque l’on vit une frustration, que l’on se sent envahi ou encore d’une façon plus globale que l’on ne se sent pas respecté.
1. La frustration
La frustration survient lorsqu’il se passe quelque chose qui ne nous plaît pas et que nous ne l’exprimons pas. Ce peut être par exemple lorsque, lors d’une discussion, quelqu’un raconte quelque chose de nous qui ne nous plaît pas, et que nous ne disons rien. La frustration arrive aussi lorsqu’il se passe quelque chose qui nous est désagréable et que nous sommes impuissants à changer la situation – lorsque quelqu’un casse un objet auquel nous tenons par exemple.
2- L’intrusion dans notre territoire
Le sentiment de ne pas se sentir respecté peut venir de nombreuses façons car la notion d’envahissement de notre espace personnel peut prendre plusieurs aspects physiques et symboliques. C’est ainsi que l’on peut ressentir de la colère lorsque quelqu’un fouille dans nos affaires sans notre permission. Mais c’est le même processus qui opère lorsque quelqu’un vient toucher ce qui est sensible en nous.
Les bienfaits de la colère
Cette énergie très forte ressentie au dedans de nous nous permet de prendre conscience de notre mécontentement et de sa cause, et ainsi nous disposer à résoudre le problème en trouvant une réponse efficace.
Tout d’abord, elle nous permet de rassembler tout notre être. Quand nous sommes en colère, nous ne pensons qu’à une seule chose, nous nous focalisons sur le problème à résoudre.
Ensuite, elle nous permet de tester, de renforcer le lien avec les autres, de faire évoluer la relation vers quelque chose de plus satisfaisant. Ainsi, dans un couple, après une première grosse scène de ménage, qu’il est bon de sentir que l’on s’aime encore.… Pour une équipe, affronter les conflits permet de faire naître le sentiment d’appartenance et de créer la cohésion du groupe.
Une colère authentique se reconnaît à un comportement résolvant le problème. Lorsque nous écoutons le message de notre colère, notre attitude n’est pas à l’emportement, et l’action que nous entreprenons va répondre au besoin en remettant les choses à leur place.
Ben alors qu’est ce qu’il se passe ?
Malheureusement, il nous faut reconnaître que bien souvent, cela ne se passe pas comme cela. Il arrive que notre instinct nous fasse réagir et « piquer » notre interlocuteur, en répondant quelque chose qui va le blesser.
Cela aura pour effet de nous faire réagir instantanément de façon bien souvent violente pour l’autre.
En fait, toute intrusion vient toucher notre cerveau archaïque qui va éveiller notre côté instinctif: « tu me touches, je te pique ! Notre cerveau reptilien nous fait réagir illico sans même comprendre pourquoi…
Ou bien alors nous n’allons rien dire et nous ne réagissons pas . Dans les deux cas, nous ne répondons pas au message de cette colère.
Une colère qui ne se dit pas avec authenticité ne s’efface pas. Elle ressortira de manière détournée et destructive et ne sera pas dirigée vers la ou les personnes concernées. Dans ce cas nous nous lâchons avec les personnes qui comptent pour nous !
Ainsi, lorsque nous avons passé une journée au travail avec un collègue ou un patron jugeant, envahissant qui ne reconnait pas notre travail, nous allons éprouver plusieurs fois cette émotion sans rien dire. Et le soir, à la maison, si notre conjoint ou notre enfant a le malheur de mettre sa petite cuillère coté de l’évier plutôt que dedans, nous allons lui faire passer un sale moment !
Les raisons qui nous clouent le bec
- on a peur de faire mal
« A son âge, il ne le supporterait pas… », « C’est une personne trop sensible »…
- on a peur d’être rejeté
« si je dis, ou si je montre que je ne suis pas d’accord, il ou elle ne va plus vouloir me parler ou continuer à me voir »
- on décide d’abandonner parce qu’on a appris à se taire.
« Chaque fois que je me mettais en colère devant mon père, il se mettait en colère plus fort que moi et naturellement c’est lui qui gagnait ! »
Il existe une multitude d’autres raisons, car l’être humain est inventif, créatif, même pour le pire.
Le fonctionnement énergétique de la colère
La colère accumulée et non exprimée tente de ressortir sous une forme de mélange de sentiments tels que l’angoisse, l’anxiété, la dépression… Ou sous forme somatique comme des troubles cardiovasculaires, des crampes à l’estomac, un ulcère, le mal au dos… C’est pourquoi il est fondamental d’exprimer sa colère pour éliminer les tensions, tout comme il est fondamental d’aller aux toilettes pour éliminer les déchets.
Lorsque nous éprouvons de la colère, nous allons sentir une énergie tendre tout notre être et meme parfois jusqu’à ressentir une boule de feu dans le ventre. Au moment ou nous ressentons cela, une nuée d’un rouge intense va envahir toute notre aura.
Si nous utilisons cette énergie pour nous aider à nous positionner, prendre notre place, ou restaurer notre espace vital, cette énergie est alors utilisée et s’évanouira.
Mais lorsque nous n’écoutons pas le message de notre colère, nous n’allons peut-être rien dire, et, dans ce cas, ce rouge sorti de nous va teinter toutes les couleurs de notre aura. (voir article les émotions, une approche holistique)
Mais surtout, cette énergie qui nous fait nous tendre pour rassembler nos forces va rester sur les zones les plus fragiles de notre corps. Nous pourrons alors observer sur l’aura des petits filets rougeâtres flottants sur des zones bien précises. La boule que nous avons éventuellement ressenti dans notre ventre se transformera en une énergie qui restera aussi dans cette zone. Dans tous les cas, elle perturbera le fonctionnement du chakra solaire (qui se situe au dessus de notre nombril).
Quoi qu’il en soit, à force de répétition de ce phénomène, cette énergie colère finira par poursuivre son chemin en nous pour aller s’installer dans le corps physique, dans la zone de notre système digestif. Ainsi, Il est très fréquent que certains troubles au niveau du foie, de l’estomac, des intestins (etc) aient une origine liée à la colère et à la frustration.
En ce qui concerne ces petit filets qui deviennent de plus en plus rouge sur certaines zones du corps, elles pourraient finir par créer des inflammations sur ces zones. En effet, il est très courant que tout ce qui est inflammatoire ait pour origine émotionnelle la colère.
Vivre la colère
Bien qu’il semble évident de devoir répondre au message de la colère sur l’instant, ce n’est pas toujours possible. Il se peut que nous ressentions cette colère mais que ce que nous pourrions dire ou faire s’avère néfaste ou agressif pour notre entourage. Il arrive aussi régulièrement qu’en fonction du lieu où nous nous trouvons, dans une situation professionnelle par exemple, il soit plus opportun de prendre le temps, du recul.
Dans un premier temps, de toute façon, il est conseillé de laisser un moment entre le ressenti de la colère et la réponse que l’on va donner à son message. En effet, un temps d’introspection, de réflexion peut être nécessaire, et ce temps sera bien plus constructif s’il est pris une fois l’émotion passée. Il nous est alors possible de mettre une émotion en attente, et d’éviter malgré tout la frustration, car nous savons que nous allons écouter son message.
Voici les trois étapes qui vont vous aider à écouter le message de la colère. Au début, laissez vous le temps de parvenir à les franchir une à une. Avec la pratique, cela pourra être accompli en quelques secondes, et vous pourrez annoncer votre besoin immédiatement si c’est nécessaire et possible.
- Première étape : valider le fait de ressentir de la colère quand cela arrive.
Dites vous : « OK, je ressens de la colère ».
Vous communiquez ainsi en quelque sorte à l’émotion que vous l’entendez.
- Deuxième étape : comprendre ce qui provoque la colère en nous
Voici les questions que vous pouvez vous poser pour vous aider à comprendre :
De quelle façon je me sens envahi ?
Ce peut être dans notre espace physique, psychologique, ou nous pouvons avoir l’impression qu’on nous force la main.
De quelle façon je ne me sens pas respecté ?
Ce peut être au niveau de nos valeurs ou de nous-mêmes, comme le fait de ne pas avoir la sensation d’être entendus par exemple.
– Troisième étape : exprimer ce besoin
Pour rétablir la paix en nous, il nous faut en effet répondre à l’injonction de la colère et passer à l’action !
Selon notre histoire personnelle, nos blocages, il sera plus ou moins aisé d’exprimer librement notre besoin. En effet, bien souvent, la croyance née de notre blessure nous fera réagir de façon instinctive avant même que nous sentions en nous le besoin d’être respecté ou encore que nous nous sentions incapable d’exprimer quoi que ce soit. Il se peut que nous ayons besoin d’un professionnel pour nous accompagner dans ces cas là.
Voici un exemple concret tiré d’une situation quotidienne :
Un ami qui devait venir vous rendre visite annule son rdv.
1- je valide la colère que je ressens :
j’attendais cette soirée avec impatience (car j’ai besoin de me changer les idées,) alors je ressens de la colère au moment ou il me l’annonce.
2- J’essaie de comprendre ce qui provoque cette colère :
En fait ce qui m’énerve c’est que j’avais besoin de me changer les idées, et que je comptais sur lui pour m’y aider. je peux même me dire que j’avais envie de le voir .
3- Exprimer mon besoin
Au lieu de répondre ce qu’on aurait certainement fait avant de suivre ce processus :
« Evidemment, lorsque j’ai besoin de toi, tu n’es jamais là! », qui est une violence inutile provoquée par une blessure de rejet ;
On exprime son vrai besoin :
Dommage, j’avais besoin de me changer les idées, et de passer du temps avec toi m’aurai fait du bien. j’espère qu’on se verra vite!
Dans ce cas, j’exprime mon besoin et je résous le problème.
Agissez tôt, dès les premiers frémissements d’agacement. Cela vous permettra de vous exprimer calmement. Formulez vos phrases à la première personne – « Je… » – et en termes de respect :
– respect de votre territoire physique et psychologique,
– respect de votre espace vital et de votre temps,
– respect de vos valeurs,
– respect de vous-même.
Et surtout rappelez vous, les ennuis commencent quand le besoin d’être aimé est plus fort que le besoin d’être respecté.
Bref, pour retrouver votre puissance personnelle, écoutez la colère !
Cette publication a un commentaire
Publication très très intéressante
Merci beaucoup 👍